Le bégaiement de l’adulte

Le bégaiement de l’adulte est très différent selon l’histoire, les attitudes réactionnelles, l’impact sur la sphère émotionnelle, sur les pensées, sur la communication et sur la qualité de la vie de chacun.
Ce n’est pas tant le bégaiement mais la manière de le vivre et d’y réagir qui crée et entretient la souffrance de la personne qui bégaie. La sévérité du trouble se mesure essentiellement à tout ce que la personne qui bégaie s’empêche de faire ou de vivre à cause du bégaiement ou de la peur de bégayer.

Plusieurs cas de figure se présentent :
 De nombreux adultes sollicitent une prise en charge spécifique du bégaiement motivés par l’entrée dans les études supérieures, le monde du travail, un changement professionnel, la parentalité, le désir d’une parole plus libre et authentique…
 Certains ont déjà bénéficié de plusieurs accompagnements : orthophonie, psychothérapie, sophrologie, stage….
 D’autres n’ont jamais rien entrepris. Souvent, la prise en soin orthophonique spécifique du bégaiement n’était pas encore très développée quand ils étaient jeunes et ils se sont résignés, espérant secrètement que le bégaiement finirait par partir tout seul.
 Enfin, certaines présentent un " bégaiement masqué" : la personne utilise toutes les stratégies possibles pour ne pas être perçue comme une personne qui bégaie. Ces efforts deviennent une lutte qui altère la spontanéité et l’authenticité de la parole et alimente une souffrance intérieure parfois intense.

© Bellecour Bégaiement - Orthophonie, Lyon

La prise en charge du bégaiement est globale, intégrative et comporte plusieurs axes indissociables :
 Quitter la lutte, changer le regard et les croyances sur le bégaiement
 Remettre de la douceur dans la parole. La parole est un "geste" qui peut s’assouplir, s’adoucir, se clarifier, se ralentir, se rythmer, s’apprivoiser pour devenir un instrument au service de l’expression.
 Améliorer la communication verbale et non verbale soutenue par un entraînement à l’affirmation de soi et à la prise de parole en public
 Expérimenter l’acceptation du bégaiement dans tout son inconfort pour réguler les émotions douloureuses, changer et avancer en direction de ce qui est important pour soi : s’exprimer !

Témoignage d’un patient

Je m’appelle Thibault, je bégaie depuis l’âge de 5 ans. J’ai connu des hauts et des bas, des moments de souffrance et d’espérance. J’ai consulté pas mal d’orthophonistes : à 5 ans, 16 ans, 26 ans.

A 30 ans, je déménage de Paris à Lyon pour une nouvelle aventure professionnelle. Mon bégaiement est alors identifié, assumé, pour autant il continue à me gêner dans certaines situations. Pour dissiper ces craintes et gagner en confiance en moi, je décide d’entamer une nouvelle thérapie.

C’est toujours une vraie démarche : chercher une orthophoniste, organiser un bilan orthophonique, passer 2 longues heures à parler de son histoire pour la énième fois. J’ai ainsi commencé un travail avec une orthophoniste du cabinet. J’ai rapidement senti qu’elle pouvait m’aider : d’une part parce qu’elle a une très bonne écoute et cherche à comprendre précisément et en toute bienveillance ce qui se passe dans ma tête, d’autre part car elle me laisse acteur de ma thérapie : tout se passe en douceur, à chaque étape on prend le temps qu’il faut pour avancer et passer un nouveau cap.

J’ai également eu un bon feeling car j’ai vu comment, en quelques années, les techniques pour fluidifier son élocution ont évolué. La recherche a énormément progressé et des recettes efficaces existent aujourd’hui. Une seule condition : s’entraîner entre chaque séance. Peu à peu j’ai appris plusieurs choses : me « brancher » avec l’autre en le regardant dans les yeux, adopter une bonne voix timbrée et affirmée, verbaliser mon bégaiement et ainsi prévenir mon interlocuteur d’un « passage à risque », ralentir quand je sens que ça va bloquer, mettre certains mots en valeur, utiliser des silences, parler avec ses mains… et bien sûr bien respirer par le ventre. Rien de bien sorcier, il faut juste apprendre puis s’entraîner !

Au-delà des techniques concrètes, j’ai appris en parallèle à mieux me connaître. On sait que le bégaiement est un subtil mélange de dysfonctionnement physique, psychique et psychologique. Mieux se connaître ne consiste pas à réaliser une psychothérapie mais davantage à identifier ce qui est bon pour soi, ce qui est essentiel dans sa vie. Dès lors on peut traduire cela en actions. Se sentir bien et être épanoui est une condition nécessaire pour avancer, elle vient en complément des techniques.

Pour moi, l’idée n’était pas de ne plus bégayer mais bien d’être à l’aise en toutes circonstances : si à un moment donné je n’ai pas envie de bégayer, je dois avoir acquis suffisamment de techniques pour conserver une expression fluide. En revanche, il y a encore des moments où je bégaie et où je n’ai pas envie de faire face. Alors je bégaie un peu, mais au moins c’est assumé et ça m’importe peu.

Suivre une thérapie ce n’est pas aller au combat et faire face à ses démons, c’est au contraire se créer de belles perspectives et avancer sereinement, pas à pas, en confiance vers un horizon plus dégagé.

CABINET
D’ORTHOPHONIE

Voix, bégaiement,
bredouillement,
troubles du langage
et des apprentissages,
troubles alimentaires pédiatriques

Bellecour Bégaiement
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