L’émergence du langage oral chez l’enfant diffère d’un individu à l’autre. Il s’agit bien d’une dynamique développementale et non d’un apprentissage.
L’enfant peut présenter des difficultés, trouble du langage ayant un impact fonctionnel sur sa vie quotidienne et ses apprentissages. Il est important de prendre en compte ces limitations fonctionnelles.
L’orthophoniste peut être amené à repérer :
– un trouble d’articulation
– un trouble des sons de la parole (Speech Sound Disorder) : la phonologie est le seul domaine atteint, l’intelligibilité de la parole n’est pas optimale.
– une dyspraxie verbale (Chilhood Apraxia of Speech) : trouble de la planification et programmation motrice affectant la capacité de l’enfant à réaliser les gestes moteurs relatifs à la parole et à les combiner pour produire une séquence verbale.
– des difficultés/trouble du langage associé à une condition biomédicale (syndrome génétique, TSA, surdité etc...)
– des difficultés/trouble développemental du langage : plusieurs domaines du langage sont atteints (phonologie, lexique, syntaxe, sémantique, pragmatique etc..) sur le versant expressif et /ou réceptif.
Quand consulter ?
– Dès que surgit une inquiétude chez les parents. Un parent informé est un parent rassuré et donc un parent rassurant pour l’enfant
– Le plus tôt possible pour donner à l’enfant tous les outils nécessaires afin de stimuler son langage et de limiter les répercussions sur ses interactions sociales et sur ses apprentissages présents et futurs.
Les signaux d’alerte
6/12 mois :
– Ne babille pas.
– Ne cherche pas à imiter les mimiques, les intonations et les sons.
À 1 an,
– Ne comprend pas quand on lui dit des consignes courtes
– Est silencieux : jargonne peu à 12 mois, dit moins de 10 mots à 18 mois.
– Ne regarde pas la personne qui lui parle.
– Recherche peu les contacts avec les autres (adultes ou enfants).
À 2 ans, l’enfant :
– Ne comprend pas les demandes et/ou les questions avec « Où ?, Qui ?, Quoi ? ».
– Ne combine pas 2 mots (n’a pas 50 mots dans son lexique)
– N’est pas souvent compris par ses parents quand il parle.
À 3 ans, l’enfant :
– Comprend peu les consignes simples ou les questions.
– S’intéresse peu aux autres enfants.
– Ne peut avoir une petite conversation avec ses parents avec des personnes familières.
– Fait des phrases télégraphiques
– Est incompris par les personnes non familières quand il parle (inintelligible)
À 4 ans, l’enfant :
– Ne comprend pas les explications, les questions ou les concepts (sur/sous,avant/après, pareil/différent...).
– Passe du coq à l’âne ou donne des réponses hors sujet.
– Ne pose pas de questions. Ne peut pas converser ou raconter.
– Transforme plusieurs sons et est difficile à comprendre.
– S’exprime seulement avec des phrases très simples (n’utilise jamais ou très peu d’adverbes, de prépositions, de relatives).
À 5 ans, l’enfant :
– Passe du coq à l’âne ou donne des réponses hors sujet.
– Fait encore beaucoup d’erreurs quand il dit de longues phrases.
– Ne se fait pas toujours comprendre par ses amis et par certains adultes.
Adapté de : Centre de santé et de services sociaux de Kamouraska. (2009). Le développement de la communication.
Prise en soin des troubles du langage oral
La prise en soin aura pour objectif de réguler l’équilibre entre ces 3 domaines de la communication :
– le domaine physique et sensoriel
– le domaine cognitivo-linguistique
– et le domaine socio-émotionnel.